jeudi 31 janvier 2008

Les bons sentimenteurs

Hier soir, spéciale soirée Outreau, il fallait bien que le service public trouve un moyen de concurrencer la star ac, la sortie d'Astérix aux jeux olympiques. Le crible fut passé sur le juge Burgaud, un peu moins sur le procureur Lesigne qui est pourtant celui qui a requis lors du procès de Saint-Omer, un magistrat que je connais bien puisque c'est le même qui a "égaré" une nouvelle plainte ordonnée par le garde des sceaux Perben dans mon histoire, qui a fait appel de la décision d'envoyer mon violeur médecin devant la cour d'assises prises par les juges instructeurs Moscato et Diet, qui m'a inventé un beau-père alcoolique, fratricide et incarcéré. Il s'est permis toutes ces malversations et des motifs d'appel insultants, voire dégradants après le scandale d'Outreau; preuve qu'il était couvert et savait ne rien risquer. Les grands responsables de leur incarcération abusive, de l'étouffement de la mienne d'affaire furent exemptés de reproches : les médias. Il y avait enfin ce cher maître Dupont-Moretti qui m'a fait fait faire 1200 km pour un rendez-vous qu'il n'a pas honoré et ce cher monsieur Vallimi, le roi de la compassion médiatique, de l'honnêteté en Bétamax, de la sagesse sur le papier qui n'a pas répondu à mon courrier lors de la commission d'enquête. Si la recette devait fonctionner, attendez-vous à voir les mois prochains les victimes de Fourniret déterrées pour être servies sur un plateau télé ou la réapparition des disparus de Mourmelon. Audimat, audimat, toi qui es tellement plus important que la dignité, la pudeur et la vérité.
Les indignocrates de ce système ont la larme facile à la télévision, tout le monde entre gaiement dans le manège enchanté du tout compatissant choisi. Vous comprenez pourquoi, j'ai besoin de me battre, de ne pas me laisser faire, j'ai fait preuve de la plus parfaite honnêteté malgré la honte, la pudeur, la virilité pour que la lumière se fasse et les bons sentimenteurs de la presse, de la politique et de la justice ont débarqué, ma vie est devenue un cauchemar sur le cauchemar.

jeudi 17 janvier 2008

Le politico-médiatico-judiciaire

L'affaire d'Outreau devint rapidement un feuilleton judiciaire, c'est à dire une adaptation de la réalité à un format télévisuel. Pour ce faire, il fallut faire d'accusés dans une instruction des acteurs. Les comédiens donc de cette fresque ou frasque eurent un premier temps le mauvais rôle, celui du méchant. Juge d'instruction et procureur s'enfoncèrent dans cette dérive orientant l'instruction en ce sens, faisant fi de décharges évidentes ( l'impossibilité matérielle pour certains d'être en deux lieux au même moment, handicapé mental inapte à faire ses lacets enfonçant un objet mou comme une baguette de pain dans la partie intime des enfants Delay-Badaoui...) . Les journaux avaient enfin leur réseau pédophile, de quoi rivaliser avec la tragique histoire Dutroux de nos voisins belges... chouette !
Lynchons, lynchons, qu'une morale impure abreuve nos sillons, chantaient déjà les révolutionnaires de la morale. Il n'y avait ni antisémite réel ou supposé, ni réactionnaire à se mettre sous la dent, la faim vengeresse commençaient à se faire sentir.
Ils n'étaient pas notables, mais rmistes, ouvriers, chauffeur de taxi, infirmière scolaire mais ils fallaient qu'ils le soient... ouf, il y eut un huissier (notable et sale type par définition) !

Les assises survirent et alors qu'ils étaient déjà condamnés par la presse donc par la vox populi qui est toujours si prompte à faire confiance, c'est à dire aussi par la justice républicaine assurément, il s'avéra rapidement que la fin réelle fut différente de la fin du feuilleton, ils furent acquittés... pas de bol !

Que cela ne tienne, l'affaire n'en eut que plus de retentissement. Les accusés à tort reprirent rapidement leur place de prolos (il ne faut jamais défendre de notables, du moins ouvertement). Ces pauvres gens modestes furent victimes, non de la presse et son brouhaha, mais d'un légiste et un seul : le jeune juge Burgaud. Si le casting ne changea en rien, ce fut les rôles qui furent bouleversés, le scénario qui fut réécrit : les monstres devinrent des anges comme dans les tournois de catch américain où le tueur psychopathe est touché par la grâce et n'assomme plus à coup de strapontin ses adversaires, mais revêt de façon inattendu une cape argentée pour aller punir ses anciens complices de tout le mal qu'ils continuent de commettre. Et voici les prix littéraires qui pleuvent, les propositions de film, d'emploi à la télé qui arrivent, les rmistes à bac moins cinq sont maintenant présentés comme des étudiants (en quoi ? Ce n'est pas précisé.)
Les politiques courent et accourent, c'est bientôt l'élection présidentielle donc ils sont émus, révoltés, empreints de justice... c'est la saison ! Les indemnités allouées sont exorbitantes, le président et le premier ministre les reçoivent, les plateaux télé et autres journaux les reçoivent au quotidien, la justice est mise à l'indexe... brave affaire d'Outreau. Au niveau local, il faut redorer l'image de la ville, plus d'affaire de pédophilie, les suivantes seront systématiquement suivies d'un non-lieu, à peine condamne t-on une famille de débiles pour pas que cela ne devienne trop visible, quand même. Les héros de l'aventure judiciaire, les nouveaux Dreyfus sont accueillis avec une fanfare, on fait venir une autre héroïne populaire et populiste : Loanna. Aubenas se libère de ses obligations irakiennes, sort un livre.
Ce n'est pas suffisant, il faut une commission parlementaire pour faire semblant de changer en profondeur les tares de notre justice, la principale invité est la caméra, on émotionne, engueule, invective, les larmes sont sur les joues des élus, d'anciens garde des sceaux découvrent ce jour là que la justice n'est pas juste. Il y a un coupable : le juge Burgaud, s'il se défend un peu, mais pas trop il aura le droit à une promotion, les dizaines d'autres acteurs de cette bévue sont absous y compris et surtout les journalistes qui n'ont pourtant cessé de souffler sur les braises pour qu'elles ne s'éteignent surtout pas : le billot n'est que pour Fabrice Burgaud.

Il reste de ce marasme des enfants qui furent véritablement abusés par leurs parents, qui ont menti pour faire plaisir à maman et qui furent traités d'enfants fous (avec des parents pédophiles qui torturent, il y a peut-être un peu de quoi !), voici ce que devient la compassion politico-médiatico-judiciaire lorsque vous n'êtes pas le héros du film, que vous ne pouvez être utile à un magazine ou une élection.

mercredi 16 janvier 2008

La honte

Je ne compte plus le nombre de fois où il me fut proposé d'appartenir : les franc-maçons, les clubs nomades type Lion's, des partis politiques, des mouvements, des sectes, des religions, des bandes de voyous. Je fus parfois flatté, parfois tenté, mais fus encore plus persuadé que mon regard sur le monde s'en trouverait perverti, faussé par les influences et ce type de camaraderie aussi j'ai toujours refusé. Pour les deux premiers, au moins, j'en connais dont c'est le rêve d'une vie. Tout comme j'en connais qui adoreraient passer en entrevue, voir à la télévision. Ce livre, l'appel aux médias sont mes derniers recours, j'ai tout fait pour éviter le regard d'autrui sur mon vécu et pour cause, j'ai HONTE :

-HONTE pour ce que j'ai vécu et qui pourrait me faire percevoir par des simplificateurs comme un cas soc.

-HONTE de m'exposer dans l'intimité; ma vie privée ne devrait regarder que moi et quelques intimes. Je ne crois pas à l'exhibition, à la confession publique, celles-ci s'avèrent certainement plus destructrices que curatives.

-HONTE de briser mon idéologie qui va à l'inverse de cette démarche, qui critique l'étalage intime dans les médias, la télé -réalité, le déversement émotionnel autour de l'affaire Bettancourt, du Tchad, le tout sentimental qui a fait perdre la raison des progressistes, le victimaire roi.

-HONTE de ce que pourraient penser de moi, les rares philosophes, écrivains contemporains qui ont mon crédit et sont dans le même type de raisonnement que le mien.

-HONTE de faire cela à mon pays qui en a déjà bien assez sur le dos en ce moment.

-HONTE d'avoir fait cela aux lettres, ce sont des cartons entiers de poésies, de nouvelles, de romans, d'essais, une vie d'écriture qui a renoué avec le classicisme de la littérature que je spolie avec cette parution égocentrique dans la triste air du temps, je ne veux pas être des Moix, Angot, Beigbeder et autres auteurs se prenant comme sujet !

-HONTE d'être perçu comme une victime, vis-à-vis des femmes que je rencontrerais qui penseront à ce passé avant le reste, des amis potentiels qui ne me verront plus comme un de leurs égaux, mais comme un homme violé.

-HONTE de donner à mes ennemis dans la polémique, les débats le bâton pour me faire battre.

-HONTE du scandale que je vais susciter si je passe la censure du silence médiatique.

Casser les pieds des grands ordonnateurs de la bienséance n'est, par contre, pas pour me déplaire, donner des coups de pieds dans les tôles ondulées de la pensée préfabriquée me ravit, fissurer le mur médiatico-politico-judiciaire qui adapte la réalité à un format télé me semble nécessaire. Je vais être utile à une valeur qui compte plus que tout à mes yeux : l'unité nationale. Enfin, je leur promets, si je réussis à faire connaître ce raté judiciaire, ni larmes, ni sueur, ni sang pour paraphraser en le déformant Churchill et ça...

Cette histoire vous semblera bien sordide et elle le fut parfois, mais j'eus énormément de plaisir à me battre seul contre les "puissants" de la justice, des médias, de la politique, riant même parfois de ce combat perdu d'avance. J'eus, tout le long de ma vie, de merveilleuses rencontres, des femmes amoureuses, des amis drôles, des succès professionnels, des voyages qui font rêver, la chance d'avoir une passion, d'être sollicité pour mon écriture, d'avoir des facilités. Et tout ne fait que commencer aujourd'hui, me semble t-il.

mardi 15 janvier 2008

A vendre !

Vous pouvez vous procurer le livre "l'oublié d'Outreau" sur le site des éditions tatamis à l'adresse suivante :

http://www.tatamis.fr

Je ne suis pas un héros !

"Je ne suis pas un héros" chantait Balavoine. Moi non plus ! Je ne veux pas le personnage de la caste des victimes héros qui parlent au nom des autres, qui se regroupent en associations, qui jouent aux thérapeutes autoproclamés, qui prennent la France pour une thérapie de groupe.
J'appartiens à un état de Droit, celui-ci n'a pas rempli son role pour des raisons n'appartenant pas à l'intérêt de la société, de la justice, de la vérité. Je n'appartiens pas à la communauté des ados violés par la bourgeoisie pédophile. Je ne suis et ne veux être d'aucune lutte des classes, d'aucun privilège, d'aucune chasse à l'homme.
J'écris, me bats, prends la vox populi à témoin pour ne plus être floué si je peux par la suite obtenir la révision de cette absence de procès, de cette indignité du corps judiciaire, me moque des légistes, journalistes, politiciens appartenant à la logique médiatique, m'ayant spolié, fais de la littérature au milieu d'un témoignage, mon role s'arrête là.

Je n'ai pas écrit ce livre pour que cela n'arrive plus jamais à personne, c'est une idée illusoire à proscrire, un alibi d'humanisme dont je ne veux pas. Pas question d' être quelqu'un que l'on respecte pour le malheur que j'ai croisé parfois, mais pour la plume, l' amour des lettres, la réflexion et la personnalité lorsque ces dernières sont à la convenance du lecteur.
La justice est bonne en France, de nombreux magistrats sont admirables d'abnégation, les textes sont élaborés, seuls quelques membres de la justice sont inqualifiables par corruption ou inaptitude et devraient être écartés du processus judiciaire français pour le bien de la cité comme celui des justiciables accusés ou de la partie civile.

Qu'on ne compte pas sur moi enfin pour penser dans un camp réducteur comme dans l'autre que les pauvres sont des débiles et les riches des salauds. Je me demande un examen lors des différentes rencontres et me fais une opinion sur des critères totalement différents de ce genre de considération. Ce n'est pas "notable donc coupable" plus que "notable donc innocent". Que l'érudition, le statut social ne soient pas synonymes de moralité, d'absence de violence est une évidence pour qui a voyagé entre les mondes socio-professionnels, à l'inverse penser qu'"il n'y a pas d'amour plus grand que celui des pauvres" pour citer Albert Cohen est un non-sens également. Donnons-nous donc le discernement nécessaire et l'absence de confort du préjugé.

vendredi 11 janvier 2008

Un souhait !


J'aimerais vous inviter en ce lieu à passer un moment au coin du feu mêlant la chaleur de l'âtre à celle de notre humanité. Bien sûr, je ne parle pas de ce machin dégoulinant servi en associations dites humanitaires, en émissions racoleuses, en concours d'apitoiement le tout soigneusement "marketté". Usé de communication en guise de discussion, de Droit en substitution de morale, de stars à la place d'étoiles, d'héroïsation de la victime en ersatz d'héroïsme, je vous propose plutôt de la réflexion, du dialogue, de l'écriture.